On n’avait pas vu une scène hardcore comme ça en France depuis longtemps.
Après une longue pause covidée et des festivals et clubs qui ont mis du temps à revenir, les passionnés de musiques électroniques et de hard music étaient particulièrement préparés à venir retourner la poussière du parc des Impressionnistes de Chatou. Et l’Elektric Park nous avait déjà vendu du rêve avec une programmation étonnante :
En arrivant devant la Red Stage, la couleur est directement annoncée : la scène est immense, le public déjà au rendez-vous pour Damien RK, les basses qui tapent fort, un son bien réglé et en prime, un soleil de plomb. Que demander de mieux ? On sait déjà que c’est parti pour une bonne, très bonne journée. Direction le bar pour choper une bière (petit manque de choix de ce côté, tant pis, on se contentera d’une bonne 8.6 fraîche) et on retourne à la scène d’un pas (très) décidé !
Que la boucherie commence !
Et elle débute avec Damien RK qui nous offre un mélange d’ambiances entre douceur et violence en passant, par exemple, de « Hurricane » de Ran-D à la dernière sortie de Rooler et Villain « Hammertime ». La scène est déjà particulièrement bien remplie par rapport aux autres, de quoi se rendre compte du succès que remporte la hard music. Juste derrière, Hysta prend les manettes – et elle ne blague pas. Elle envoie un set mi-hardcore mi-uptempo qui débouche les oreilles des nouveaux arrivants et balance, évidemment, son célèbre « Fuck 2020 » : de quoi bien clôturer cette dure période sans fête qui (on l’espère) va rester derrière nous.
C’est alors au tour du jeune Sefa de débarquer sur la scène décorée de drapeaux rouges. On ne le présente plus : il est toujours là pour envoyer ses célèbres kicks frenchcore qui plaisent tant. On aura d’ailleurs le droit à l’un des anthem de Defqon.1 2019 « One tribe » qui permet aux fans du festivals de crier « Defqon.1, defqon.1 ! » – puisque ça fait plus de deux ans qu’ils n’ont pas pu le faire. Et pour la blague, le DJ hollandais n’a pas pu s’empêcher de passer son remix de Colonel Reyel, qu’il a réalisé tout spécialement pour son passage au Delta Festival, où Colonel Reyel était programmé juste après lui. Et son troll… a du succès (qui de mieux que le public français pour chanter « laisse-moi être celui… » par coeur ?!)
Mais notre coup de coeur de la journée est bel et bien D-Sturb qui était le seul dj raw à être programmé. 1h15 de kicks gras et de jolies mélo, plein d’énergie avec un public déter comme jamais. Au programme : « Partystarter », « Heroes of the night » ou encore « Let the games begin » et il n’y a pas de doute, c’est sûrement ce set qui nous a donné des courbatures aux bras. Derrière cette destruction totale, Korsakoff et son bon vieux hardcore viennent tout remettre à sa place. Et pour faire plaisir à son public, elle n’a pas hésité à passer des petits remix de hits internationaux comme du Bob Marley ou encore « Freed from Desire » qui auront réussi à faire chanter toute la foule.
Une soirée bouillante
La soirée ne fait que commencer quand Miss K8 prend possession des platines. La reine du hardcore a su faire lever les poings pendant la tombée de la nuit en enchaînant les pauses avec des gros synthés qui nous sont tous familiers et des drop aux kicks épicés. On aura le droit au violent « 2020 refix » de « Bogota » mais aussi à plusieurs sons de Deadly Guns, dont sa dernière release aux côtés de Warface et Dither « We always Rise ». Sans compter le toujours efficace « Raiders of Rampage » ou « Freakstyle Flow » de Rejecta et Restrained. Mais le public n’est toujours pas rassasié puisqu’il attend deux artistes de taille : Dr Peacock et Billx. Le fanbase est bien évidemment présente pour le français Billx qui a su s’imposer sur la scène hard aux côtés du papa du frenchcore Dr Peacock. À deux, ils ont su régaler la foule de classiques comme « Trip to Ireland » ou encore du savoureux mélange « psy to hard » de Billx avec « Tree of life » ou « Pagam totem ». Le tout entrecoupé de petites respirations terror qui sortaient de nulle part ! Le closing se fera avec le duo italien The Sickest Squad qui nous balance un petit remix bien énervé de « Wanna Play » ainsi qu’une petite exclu d’une future collab avec Tanukichi !

Sans aucune hésitation, rendez-vous l’année prochaine
Il n’y a absolument rien à redire sur cette édition de l’Elektric Park 2021 et plus précisément sur la scène Red du samedi, qui nous a offert une véritable folie après une si longue période sans hardcore en festival outdoor. La programmation était de qualité, la timetable aussi, la scénographie offrait des lancers de flammes et un show light de qualité. Et pour finir, le son était suffisamment fort et bien réglé ! C’est un pari totalement réussi pour l’EPK qui n’avait jamais offert de scène hard aussi imposante. Une chose est sûre : les festivaliers ont eux aussi adoré cette stage, vu comme elle était remplie, et sont sûrement repartis des acouphènes plein les oreilles et de la poussière plein le nez.
